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Sep 06, 2023

Pénurie de carburant en France : les jerricans seront interdits pour éviter le stockage

Les pénuries de carburant se poursuivent dans les stations-service françaises alors que les grèves se renouvellent dans les raffineries TotalEnergies et Esso-ExxonMobil Pic: Framalicious / Shutterstock

[Mise à jour le 11 octobre à 15h30 - La Première ministre Élisabeth Borne a annoncé que certains Esso-ExxonMobil seront dans l'obligation de reprendre le travail afin qu'un service minimum puisse fonctionner.]

Alors que la pénurie de carburant en France se poursuit, les préfectures doivent être ordonnées d'interdire l'utilisation de jerricans et autres conteneurs dans les stations-service afin d'éviter que les gens ne stockent du carburant.

Les collectivités de Meuse, Yvelines, Eure-et-Loir, Seine-Saint-Denis, Vaucluse, Vosges, Val-d'Oise, Pas-de-Calais, Nord et Somme ont déjà mis en place un arrêté restrictif sur les jerricans, mais le nouvel arrêté gouvernemental sera national.

Cela signifiera que les préfectures seront tenues par le gouvernement d'adopter des arrêtés interdisant temporairement le stockage par l'utilisation de jerrycans et autres récipients, un ministre le qualifiant d'"arrêté national mis en œuvre localement".

Les pénuries ont été causées par des grèves dans les raffineries françaises TotalEnergies et Esso-ExxonMobil, qui se poursuivent depuis le 27 septembre. Les grèves se poursuivent aujourd'hui alors que près d'un tiers des stations-service du pays signalent des pénuries d'approvisionnement.

Lire la suite : Pénurie de carburant : la grève est reconduite dans les raffineries françaises

Le Premier ministre français Élisabeth Borne aurait déclaré lors d'une réunion d'urgence hier soir que le gouvernement "ne peut pas laisser le pays être bloqué".

"Il continuera à prendre des mesures pour faciliter l'approvisionnement des stations-service comme il le fait depuis plusieurs jours mais chacun doit prendre ses responsabilités. Le gouvernement prendra les siennes", a-t-elle déclaré.

On dit que le gouvernement envisage de réquisitionner les employés de la raffinerie. Le mot réquisition (les réquisitions, en français) signifie dans ce contexte le gouvernement exigeant qu'un certain nombre de grévistes reprennent le travail pour assurer un service minimum.

Le gouvernement ne peut pas ordonner à tous les travailleurs de reprendre le travail car cela porterait atteinte à leur droit de grève.

Une réquisition est considérée comme une décision controversée en France, le droit de grève des travailleurs étant tenu en haute estime et la réquisition considérée comme une infraction morale à ce sujet, sinon légale.

Le porte-parole du gouvernement français, Olivier Véran, a appelé à "la levée sans délai de tous les blocages" dans une interview sur RTL ce matin (11 octobre).

"Sinon, nous ferons le nécessaire pour les lever", a-t-il déclaré.

Aucune décision officielle n'a été prise sur ce que le gouvernement pourrait faire. Depuis quelques jours, pour contribuer à apaiser la situation, il utilise les réserves stratégiques de pétrole de l'État pour approvisionner les stations.

Lire la suite : Les pénuries de carburant en France s'aggravent : quelles sont les perspectives pour la semaine à venir ?

En attendant, un accès prioritaire au carburant pour les soignants, sur présentation d'une carte professionnelle - est également réclamé. Un porte-parole de la Fédération nationale des infirmières (FNI) a expliqué ses craintes : "sans mesures d'urgence, la continuité des soins à domicile pour de nombreux Français sera menacée, avec pour conséquence une augmentation des hospitalisations".

De nombreuses autres professions telles que les pompiers, les artisans, les chauffeurs de taxi et les chauffeurs d'autobus scolaires recherchent également la priorité.

Selon les derniers chiffres du gouvernement, près d'un tiers des stations-service connaissent des problèmes d'approvisionnement. Mais les situations sont contrastées à travers le pays. Certaines des régions les plus touchées sont les Hauts-de-France (54,8%), le Pas-de-Calais (59,1%) et l'Ile-de-France (44,9%).

Trois raffineries TotalEnergies sont à l'arrêt complet : en Normandie, à Feyzin (Rhône) et La Mède (Bouches-du-Rhône) ainsi qu'un dépôt de carburant près de Dunkerque (Nord).

Une quinzaine de stations-service autoroutières de la chaîne Argedis – filiale de TotalEnergies – sont également désormais concernées par la grève.

La CGT demande une augmentation salariale de 10% pour ses adhérents.

Pendant ce temps, chez le géant pétrolier EssoMobil, il pourrait y avoir de la lumière au bout du tunnel. Deux syndicats majoritaires, la CFDT et la CFE-CGC ont voté un accord avec la direction pour une augmentation salariale de 6,5 % en 2023 et une prime de 3 000 €.

Lire la suite : Pénurie de carburant : la grève est reconduite dans les raffineries françaises

Mais les grèves ont repris car aucun accord n'a été trouvé avec la CGT et FO.

Pour ajouter à la misère, les prix du carburant ont bondi la semaine dernière avec le diesel, le 95-E10 sans plomb et le 95 sans plomb tous en hausse.

Les pénuries de carburant en France s'aggravent : quelles sont les perspectives pour la semaine à venir ?

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