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Nouvelles

Sep 21, 2023

Des pirates détournent un pétrolier et capturent 16 membres d'équipage dans le golfe de Guinée

avec AFP

Un pétrolier danois battant pavillon libérien a été attaqué par des pirates au large du Congo-Brazzaville dans le golfe de Guinée et le contact a été perdu pendant trois jours avec l'équipage de 16 marins, a annoncé mardi son armateur.

Lors de cette attaque, qui a eu lieu samedi soir à 138 milles nautiques à l'ouest du port de Pointe-Noire, dans les eaux internationales, des pirates ont pu monter à bord du Monjasa Reformer et "tout l'équipage s'est mis en sécurité dans la citadelle" (refuge blindé, ndlr) du navire, a indiqué l'armateur Monjasa.

Aucune communication avec les marins de ce navire de ravitaillement maritime, de 134 m de long et d'une capacité de 13.700 tonnes, n'a eu lieu depuis que la compagnie l'a indiqué dans un communiqué.

Selon les autorités congolaises, trois hommes ont attaqué le bateau, qui se trouvait dans la zone pour ravitailler les navires en carburant. "Ce sont trois hommes qui l'ont pris en otage et depuis, l'équipage n'est plus joignable", a indiqué un responsable du port de Pointe-Noire joint par l'AFP.

Pris en otage

L'armateur a confirmé qu'il n'avait pas eu de nouvelles de lui depuis samedi soir, sans pouvoir dire si oui ou non l'équipage avait été pris en otage. "Les communications sont actuellement coupées et nous travaillons avec les autorités locales pour établir la communication et comprendre la situation à bord", indique le communiqué.

Au moment de l'incident, signalé à 22h39 GMT, le navire était immobilisé avec 16 membres d'équipage à bord, selon Monjasa.

Contacté par l'AFP, l'armateur, qui emploie 568 personnes dans le monde, a indiqué n'avoir aucune information supplémentaire à communiquer, notamment sur les nationalités des marins. Selon la presse danoise, ils ne sont pas des ressortissants du pays nordique.

"Un avis de disparition de navire a été émis pour que les bateaux de passage nous signalent s'ils le rencontrent", a déclaré à l'AFP Noel Choong, chef du centre de signalement de la piraterie du Bureau maritime international (IMB). en Malaisie. "Nous encourageons les autorités côtières disposant de ressources à nous aider. Nous avons besoin d'une coopération régionale", a-t-il ajouté.

Piratage mondial

Route maritime cruciale bordant des pays riches en hydrocarbures, le golfe de Guinée, qui s'étend sur 5 700 km entre le Sénégal et l'Angola, a été pendant plusieurs années le nouveau point noir de la piraterie mondiale. Mais les attaques ont récemment diminué grâce aux efforts conjoints des pays côtiers et des États européens.

En juin, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté à l'unanimité une résolution condamnant fermement les actes de piraterie, les vols à main armée et les prises d'otages dans la région. Ce détournement a eu lieu plus au sud, dans une zone habituellement peu attaquée par les pirates.

"C'est inquiétant car c'est rare dans cette zone par rapport au golfe de Guinée, par exemple, où de nombreux détournements de navires ont lieu chaque année", a déclaré Rida Lyammouri, chercheuse au Policy Center for the New South, un groupe de réflexion basé au Maroc.

"Espérons que nous n'assistons pas à une nouvelle tendance et qu'il ne s'agit que d'un incident isolé. Cela pourrait également s'expliquer par le renforcement des mesures de sécurité dans le golfe de Guinée et les pirates recherchent de nouvelles zones d'opération", a-t-il ajouté.

Marine marchande

Le Danemark, grande puissance de la marine marchande via son géant Maersk, a notamment envoyé une frégate à l'automne 2021. La mission a été marquée par une fusillade avec des pirates présumés qui a coûté la vie à cinq d'entre eux.

En 2022, seules une vingtaine d'escarmouches ont été enregistrées dans le golfe de Guinée, selon le Maritime Information Cooperation & Awareness Center. Il y en avait eu 52 en 2021 et 115 en 2020, selon le corps d'expertise de sûreté maritime basé à Brest en France, qui y voyait un exemple "encourageant".

Depuis le début de l'année, deux attaques ont été signalées dans la zone, la dernière le 2 mars, selon le BMI. L'affaire Monjasa Reformer montre que "les problèmes de piraterie au large de la côte ouest de l'Afrique sont loin d'être résolus", a déclaré mardi l'Association des armateurs danois.

Des voyous nigérians

Avec la guerre en Ukraine, "nous comprenons parfaitement (...) que la capacité militaire navale du Danemark est nécessaire ailleurs", a-t-elle ajouté. Mais, selon elle, les pays disposant de navires dans la région, européens "en particulier, devraient coordonner davantage leur présence, afin de couvrir au mieux cette vaste zone".

La plupart des attaques de ces dernières années ont été menées par des voyous nigérians attaquant des navires dans des bateaux rapides. Certains ont capturé de plus gros navires de pêche qu'ils utilisent comme bases pour leurs vedettes rapides pour effectuer des raids plus loin en mer.

Un pétrolier danois battant pavillon libérien a été attaqué par des pirates au large du Congo-Brazzaville dans le golfe de Guinée et le contact a été perdu pendant trois jours avec l'équipage de 16 marins, a annoncé mardi son armateur. Pris en otage Piraterie mondiale Marine marchande Voyous nigérians
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