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Oct 15, 2023

La société française chargée de livrer le navire de guerre Mistral à la Russie a convenu d'un dernier délai

Le groupe industriel français DCNS chargé de livrer deux porte-hélicoptères de classe Mistral à la Russie a convenu d'une nouvelle date limite du 27 novembre pour livrer le premier navire, selon les médias russes.

L'accord, d'une valeur d'environ 1,2 milliard d'euros, semble échouer en raison de la part de la Russie dans la crise ukrainienne en cours. Cependant, le service de presse russe indépendant Interfax rapporte qu'une source militaro-diplomatique a déclaré qu'un accord a maintenant été conclu pour que le Vladivostok quitte le chantier naval de Saint-Nazaire et arrive à sa nouvelle maison de Cronstadt d'ici vendredi.

En réponse à une question de Business Insider, un porte-parole de DCNS a refusé de confirmer ou d'infirmer les informations. Dans un mail ils ont dit :

"Comme vous le savez, DCNS attend toujours l'autorisation d'exportation requise de la part du gouvernement français concernant la livraison éventuelle de la première plate-forme d'atterrissage pour hélicoptère (BPC) à la Fédération de Russie. Pour cette raison, DCNS n'est pas en mesure d'indiquer de date pour la remise du navire au stade actuel."

Si c'est vrai, la nouvelle en surprendra plus d'un. Le président français François Hollande avait fixé deux conditions fermes à la vente - un accord de cessez-le-feu durable entre le gouvernement de Kiev et les rebelles de l'est du pays et une feuille de route convenue par les deux parties qui mettrait l'Ukraine sur une voie durable vers la paix. Ni l'un ni l'autre ne semble avoir été atteint.

En effet il y a 10 jours alors que la précédente échéance du 14 novembre approchait, Manuel Valls, le Premier ministre français, déclarait catégoriquement que la vente était loin d'être imminente déclarant aux journalistes que "les conditions pour livrer le Mistral ne sont pas réunies".

Alors que s'est-il passé ces 10 derniers jours pour qu'ils changent d'avis ?

Bref, très peu. Au cours du week-end, de violents bombardements se sont poursuivis dans la région séparatiste ukrainienne de Donetsk, endommageant deux gazoducs critiques, laissant environ 5 000 habitants sans gaz dans leurs maisons et blessant douze personnes, selon le conseil municipal.

Les élections tenues début novembre dans les régions sécessionnistes de Donetsk et Lougansk tenues par les rebelles ont attisé les tensions, le gouvernement ukrainien et ses partisans occidentaux refusant de reconnaître le résultat. De plus, les rapports du commandant en chef de l'OTAN selon lesquels la Russie a déplacé des troupes et du matériel à travers la frontière vers l'Ukraine jettent de nouveaux doutes sur les perspectives d'une résolution rapide de la crise.

Malgré cela, les informations selon lesquelles la Russie avait fixé un délai ferme à la fin du mois pour que la France remette le navire sous peine de faire face à des "réclamations sérieuses" ont peut-être provoqué un revirement soudain. S'il s'avérait que la partie française avait rompu son contrat avec la Russie, elle pourrait faire face à des dommages-intérêts punitifs et le gouvernement aurait peut-être décidé que les coûts dépassaient désormais les avantages de tenir l'accord.

C'est certainement ce qu'Aymeri de Montesquiou d'Artagnan, vice-président français de la commission des affaires étrangères, de la défense et de l'armement, a laissé entendre dans une récente interview accordée à l'agence de presse russe Itar-Tass. Il a déclaré :

"Nous avons besoin de nous entendre, de renforcer la confiance, a-t-il déclaré. Je suis d'accord avec ceux qui estiment que les obligations de la France envers la Russie dans le cadre du contrat sur le porte-hélicoptères doivent être remplies."

Quoi qu'il en soit, nous devrions découvrir comment cette fin de la saga Mistral est susceptible de se dérouler dans les prochains jours.

MISE À JOUR : Hollande reporte la livraison du premier des navires Mistral à la Russie... encore une fois.

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